LE CURCUMA : L’EPICE MAGIQUE 

On le connaît comme épice alimentaire

car il est un élément phare du cari.

Il rentre dans la composition de bien des mélanges d’épices

dont le curry est le plus célèbre.

On l’appelle aussi « safran des Indes » car il possède les mêmes propriétés colorantes que le safran.

Mais en chine et en Inde on l’utilise en tant que plante médicinale depuis des temps immémoriaux 

Quelles sont donc les propriétés de cette épice prisée aussi bien pour la médecine que pour la cuisine ? 

Je vous en parle dans cet article

Elle s’appelle Curcuma longa.

Si l'on la réduit généralement à son rhizome, il s'agit tout comme le gingembre d'une plante vivace à tige courte, mesurant entre 60 et 100 cm, et originaire d'Asie du sud.

D’ailleurs, il est intéressant de noter que le curcuma appartient à la même famille que le gingembre car on va retrouver certaines propriétés communes comme l’aspect anti-inflammatoire.

L'arrivée du curcuma en Europe correspond à celle des currys ramenés par les Britanniques depuis leur Empire des Indes. La reconnaissance de ses propriétés médicinales est donc récente en Occident.

Mais il est utilisé comme épice alimentaire, et comme plante médicinale depuis des temps immémoriaux en Chine et en Inde.

L'histoire du curcuma s'écrit aussi au futur puisque de nombreuses recherches scientifiques sont en cours,

Aujourd’hui l'Inde est le plus gros producteur et exportateur mondial de rhizomes. Le curcuma est aussi produit en Indonésie, en Chine, au Bangladesh, etc.

Le curcuma est un « anti-inflammatoire systémique », c’est-à-dire qu’il agit dans tout le système pour calmer l’inflammation.

En d’autres termes le curcuma a la capacité à diminuer l’inflammation, où que soit l’inflammation.

C’est cette propriété qui a fait sa réputation et l’a établi comme une plante médicinale majeure.

Les constituants du curcuma arrivent même à aller dans les endroits où peu de substances parviennent à pénétrer, dans l’environnement cérébral  par exemple (1) ; alors que le barrière hématoencéphalique

ne laisse passer que très peu de choses.

Ce n’est toutefois pas sa seule propriété. C’est aussi un antioxydant majeur.

Et là encore son effet est systémique.

Il protège nos cellules où qu’elles se trouvent contre les agressions des radicaux libres. 

Il a un effet supérieur à d’autres antioxydants puissants comme la vitamine E ou le bêtacarotène (2).

De plus, il semblerait que le curcuma protège les cellules saines et rende les cellules cancéreuses plus sensibles à la radiothérapie (3).

Ce sont en particulier ces propriétés anti-inflammatoire et antioxydant, qui font du curcuma une plante majeure à l’efficacité démontré sur bien des problèmes de santé.

Le curcuma va se révéler utile pour tout ce qui est inflammation articulaire, musculaire ou tendineuse

Son action sera donc intéressante dans le contexte de spondylarthrite ankylosante, de l’Arthrose, de la polyarthrite rhumatoïde, de la fibromyalgie, de tendinites, de lumbago, etc.

Mais soyons bien clair ! Le curcuma ne va peut-être pas faire disparaître les douleurs, mais il va vous aider à mieux les gérer (4).

Il va aussi aider à calmer l’inflammation et à stabiliser la situation lorsque l’inflammation se situe au niveau des nerfs, et de la couche de myéline.

On pense par exemple à la sclérose en plaques.

Mais là encore, il ne faut pas espérer que le curcuma fasse disparaître la maladie.

Le curcuma par son action anti-inflammatoire aura tout son intérêt pour calmer l’inflammation de l’endométriose.

La curcumine qu’elle contient possède des propriétés qui pourrait viser spécifiquement les mécanismes physiopathologiques de l’endométriose.

Des études in-vitro et sur l’animal montrent  les actions suivantes :

- suppression des cellules endométriales

- retard du développement de l’endométriose

- régression de l’endométriose

Ces études mettent donc en lumière le potentiel anti-endométriose de la curcumine.

(Vous trouverez sur ce blog des articles dédiés à l’endométriose> mieux vivre ma pathologie)

Les propriétés calmantes du curcuma dans les cas d’inflammation ou d’ulcération des muqueuses digestives sont confirmées par des études.  

Le curcuma peut être intéressant dans les cas d’inflammation de l’œsophage (fréquent lorsqu’on souffre de reflux gastrique) ( 4) et d’un ulcère gastrique ou duodénal (3).

Des études confirment les propriétés calmantes du curcuma dans le contexte de colite ulcéreuse ou de maladie de crohn, parfois en combinaison avec des médicaments comme la mésalamine, parfois pris seul.

Le curcuma peut agir comme puissant anti-inflammatoire cérébral ce qui le rend intéressant dans toutes les situations dans lesquelles on retrouve une inflammation cérébrale comme la dépression nerveuse (5) ou la perte de capacité cognitives chez les personnes âgées,

Le curcuma dans ce contexte va aider à stabiliser la situation.

Si le foie souffre, si le foie est détruit, le curcuma peut aider à limiter les dommages. Ceci a été démontré dans le contexte de la consommation d’alcool, de produits chimiques toxiques, de métaux lourds.

Il peut être intéressant de l’utiliser dans lorsqu’il y a élévation des transaminases et gamma-GT et aussi dans le contexte de l’hépatite et de la cirrhose.

Par ailleurs le curcuma est souvent utilisé lorsqu’il y a excès de cholestérol et de triglycérides pour ses effets positifs sur la lipidémie sanguine.

Nous avons un effet positif sur toute la lipidémie sanguine.

Le curcuma protège aussi certains transporteurs du cholestérol comme le LDL. Il bloque ce qu’on appelle l’oxydation du LDL, un phénomène impliqué dans formation de plaque artérielle. De plus, le curcuma a aussi un effet antiagrégant plaquettaire, c’est-à-dire qu’il rend le sang plus fluide.

Tout ceci signifie que le curcuma a un rôle important à jouer en prévention du développement des maladies cardiovasculaires, sachant que là encore l’inflammation chronique est impliquée dans ce contexte. S'il y a trouble cardiovasculaire déclaré, il peut aussi être très utile, mais attention aux interactions avec les anticoagulants !

Le curcuma est un protecteur des organes de dépuration et d’élimination. Il aura donc un effet protecteur sur les reins.

N’oublions pas que les produits toxiques, les métaux lourds endommagent aussi les reins au passage.

Le curcuma a un rôle important à jouer en prévention du développement des maladies cardiovasculaires en raison de son effet positif sur toute la lipidémie sanguine, son effet bloquant de l’oxydation du LDL ( phénomène impliqué dans la formation de la plaque artérielle) ainsi que son effet antiagrégant.

Mais attention aux interactions avec les anticoagulants !

La prise de curcuma n'est pas recommandée chez ceux qui présentent des problèmes de vésicule biliaire comme une obstruction des voies biliaires.

De même, si vous prenez un traitement anticoagulant, la prise de curcuma est fortement déconseillée. L'effet anticoagulant serait additionnel. Parlez-en à votre médecin traitant.

Le curcuma est déconseillé pendant la grossesse.

Ne pensez pas que rajouter quelques pincées de curcuma à vos plats* quotidiens suffira à vous faire bénéficier de toutes ses vertus !

En cas de problèmes chroniques, il faut prendre le curcuma sur le long terme … plusieurs semaines.

Puis lorsque l’inflammation baisse, on peut parfois faire une pause et reprendre lorsqu’on voit que l’inflammation revient.

Mais dans l’ensemble on parle de prise tous les jours au long terme.

*le curcuma en tant qu’épice contient de l’acide oxalique. En cas d’antécédents de calculs rénaux limiter le curcuma en épice au profit de la curcumine isolée sous forme de complément alimentaire.

Magique !! Elle l’est par ces vertus particulièrement intéressantes pour faire face à notre vie moderne !

Cela semble encore plus vraie lorsque l’on considère que bien des maladies actuelles naissent sur le terreau fertile d’une réserve d’anti-oxydant insuffisante pour faire face aux agressions et d’une inflammation de bas niveau.

 Mais ne nous méprenons pas, le curcuma ne résoudra pas par magie nos problèmes de santé.

En revanche intégré à un programme d’accompagnement naturel, le curcuma peut améliorer la qualité de vie d’une manière significative

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Références :

(1) Reddy PH, Manczak M, Yin X, Grady MC, Mitchell A, Tonk S, Kuruva CS, Bhatti JS, Kandimalla R, Vijayan M, Kumar S, Wang R, Pradeepkiran JA, Ogunmokun G, Thamarai K, Quesada K, Boles A, Reddy AP. Protective Effects of Indian Spice Curcumin Against Amyloid-β in Alzheimer's Disease. J Alzheimers Dis. 2018;61(3):843-866.

(2) Subramanian M, Sreejayan, Rao MN, Devasagayam TP, Singh BB. Diminution ofsinglet oxygen-induced DNA damage by curcumin and related antioxidants. Mutat Res. 1994 Dec 1;311(2):249-55.

(3) Prucksunand C, Indrasukhsri B, Leethochawalit M, Hungspreugs K. Phase II clinical trial on effect of the long turmeric (Curcuma longa Linn) on healing of peptic ulcer. Southeast Asian J Trop Med Public Health. 2001;32(1):208–215.

(4) Mahattanadul S, Radenahmad N, Phadoongsombut N, Chuchom T, Panichayupakaranant P, Yano S, Reanmongkol W. Effects of curcumin on reflux esophagitis in rats. J Nat Med. 2006 Jul;60(3):198-205.

(5) Dowlati Y, Herrmann N, Swardfager W, Liu H, Sham L, Reim EK, Lanctôt KL. A meta-analysis of cytokines in major depression. Biol Psychiatry. 2010 Mar 1;67(5):446-57.

(5’) Al-Karawi D, Al Mamoori DA, Tayyar Y. The Role of Curcumin Administration in Patients with Major Depressive Disorder: Mini Meta-Analysis of Clinical Trials. Phytother Res. 2016 Feb;30(2):175-83.

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